Didon et Enée


Photos : B. Media

Représentations janvier 2023 au Festival Frisson baroque. 

Distribution : 

Dido - Sorceress :

Chantal Santon Jeffery

Aeneas - Spirit : Antoine Philippot

Belinda : Apolline Raï-Westphal

2 Dame - 1 Witch : Guillemette Beaury

2 Witch : Maëlle Javelot

Sailor : Léo Muscat

Chorus

     Soprano : Guillemette Beaury

     Alto : Maëlle Javelot

     Ténor : Léo Muscat

     Basse : Till Fechner

Violon I : Julien Churin

Violon II : Younyoung Kim

Alto : Camille Rancière

Violoncelle : Jean-Christophe Marq

Contrebasse : Michel Frechina

Flûtes : Sylvie Pascal et Benoît Toïgo

Clavecin : Alexis de Camboulas

Mise en scène : Sylvie Pascal

Direction : Olivier Dejours

 

Lumières : Nicolas Lips



Les vents contraires de Didon, si proches de nous

« Les grands esprits conspirent contre eux-même
Et fuient le remède qu’ils désirent le plus. »

“Notre” Didon & Énée peut sembler modeste : le spectacle est conçu pour être représenté non seulement dans les maisons d’opéra mais aussi dans les lieux les plus divers. Nous faisons d’autant plus facilement ce choix de rendre l’opéra plus proche de nous et du public que Purcell lui-même semble avoir voulu “contenir” dans l’espace le plus réduit (la première représentation connue a eu lieu dans un collège de jeunes filles), dans le temps le plus court (moins d’une heure), toute la douleur du monde, et sa plus belle musique.

Dans un cadre et dans des dimensions si modestes tout paraît, sinon familier, du moins étonnamment proche de nous et de notre compassion. Seize musiciens sont réunis autour de la partition et sur le plateau : sept chanteurs, huit instrumentistes, un chef d’orchestre.

Tous les interprètes sont les protagonistes de l’action non figés dans un seul rôle, souvent les deux faces de ce qui est peut-être le même personnage, comme dans la Commedia dell’arte : Didon est aussi l’Enchanteresse, Belinda la Première Sorcière, la Deuxième Dame la Deuxième Sorcière, jusqu’à l’orchestre qui dans ce dispositif est partie prenante de l’action ; tout comme le chœur de la tragédie grecque, il déplore lui aussi les malheurs de la reine de Carthage, certains musiciens se joignent parfois au chœur…

 

La mise en scène, construite autour de ces dédoublements ou de ces contradictions, s’attache à rendre compte de cette œuvre aux multiples facettes. Est-ce grâce à cette forme presque légère que, par contraste les accents tragiques de Didon abandonnée nous touchent aujourd’hui comme s’ils venaient d’être composés ? 

 


2013, Château de Blandy (77)

 2010, Théâtre de Montreuil (93)